Graphique de la semaine de DWS. Comment les réformes de la Banque mondiale pourraient-elles contribuer à attirer davantage de capitaux privés pour atteindre les objectifs d'émissions de CO2?

Les marchés émergents et les économies en développement (EMDE) jouent un rôle central dans la réalisation des réductions d'émissions de gaz à effet de serre nécessaires pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Ces pays - la Chine et l'Inde en tête - sont responsables de plus de 95% de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) au cours de la dernière décennie, selon le WEF, et ils seront également à l'origine de 98% de la croissance de la population mondiale d'ici la fin de cette décennie, selon les chiffres des Nations unies.
Notre graphique de la semaine résume un récent rapport de recherche de DWS qui met en évidence le travail considérable qui reste à faire pour que les pays émergents et en développement attirent les financements climatiques. Par exemple, l'investissement par habitant dans les énergies renouvelables dans les pays émergents, à l'exclusion de la Chine, représente moins d'un dixième de ce qu'il représente dans les économies avancées(1). De même, les 10 pays émergents qui émettent le plus de CO2, représentant les deux tiers des émissions totales de ce groupe, n'ont reçu qu'un quart du financement total de l'atténuation dans ces pays entre 2016 et 2020(2). Par conséquent, leurs tentatives pour atténuer le changement climatique et s'y adapter n'ont pas progressé aussi rapidement et efficacement qu'elles l'auraient dû.
Toutefois, l'élection d'Ajay Banga à la présidence de la Banque mondiale offre une nouvelle chance de placer le changement climatique au centre de la stratégie de prêt pour les pays à faibles et moyens revenus. Par exemple, l'utilisation des bilans des banques multilatérales de développement pour fournir des provisions pour première perte pourrait aider à attirer des capitaux du secteur privé. En outre, de nombreux marchés émergents sont confrontés à la nécessité d'alléger leur dette, tout en essayant de lutter contre le changement climatique. Une solution pourrait consister à lier les projets d'énergie renouvelable à des prêts à des conditions préférentielles ou à des subventions aux pays qui en ont le plus besoin.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les investissements annuels dans les infrastructures énergétiques des seuls pays émergents (à l'exclusion de la Chine) devraient s'élever à au moins 1000 milliards de dollars d'ici à 2030, afin de réduire les effets du changement climatique et les émissions de gaz à effet de serre.
En résumé, les réformes de la Banque mondiale ont le potentiel de mettre la question du financement climatique des marchés émergents au premier plan des priorités. Cela permettrait de mieux aligner la stratégie de prêt de l'organisation sur les engagements nets zéro de plus en plus nombreux des pays en développement. Cela pourrait également contribuer à stimuler le financement du secteur privé pour le climat, qui est devenu un indicateur clé pour mesurer les progrès en matière de climat.