Pour Iwan Deplazes, président de l’Asset Management Association Switzerland, la gestion d’actifs joue aussi un rôle clé pour la durabilité.

Le Swiss Funds & Asset Management Forum 2020 a été l’occasion de faire non seulement le point sur l’évolution du secteur de la gestion d’actifs en Suisse mais aussi d’annoncer une réforme importante sur le plan organisationnel. Selon la Swiss Asset Management Study réalisée par l’Institut für Finanzdienstleistung Zug (IFZ) de l’Université de Lucerne, le volume des actifs gérés en Suisse par des banques, des directions de fonds, des négociants en valeurs mobilières et des asset managers assujettis à la surveillance de la Finma s’est élevé à fin 2019 à quelque 2’519 milliards de francs, soit une hausse de 16,5% par rapport à l’an précédent.
La manifestation qui s’est tenue vendredi à Berne a aussi été l’occasion d’annoncer la fusion, cet automne, de deux structures qui représentaient la branche jusqu’ici: à savoir, d’une part, l’Asset Management Platform Switzerland (AMP), créée en 2016, et, d’autre part, la Swiss Funds & Asset Management Association (SFAMA), fondée en 1992. La fusion entre ces deux organisations donnera naissance à l’Asset Management Association Switzerland. Pourquoi fusionner maintenant l’AMP et la SFAMA? Les explications d’Iwan Deplazes, président de l’Asset Management Association Switzerland.
contribue à hauteur de 40% du total de la performance.»
Le fait de fusionner ces deux structures, l’AMP et la SFAMA, permettra tout d’abord de rassembler nos forces pour mieux mettre en évidence l’importance que revêt l’asset management en Suisse – cela non seulement pour la branche elle-même mais aussi pour la société dans son ensemble. Il suffit de penser à des thèmes tels que les placements durables et la prévoyance pour se rendre compte que l’asset management concerne tout le monde. J’aime à répéter que tous les Suisses tirent parti, sous une forme ou une autre, de l’asset management. En matière de prévoyance professionnelle, l’asset management contribue à hauteur de 40% du total de la performance. C’est pourquoi l’on parle souvent de «troisième cotisant» à ce sujet.
Il inclut, d’une part, près 10'000 emplois directs, à savoir des personnes actives dans l’asset management à proprement parler, à quoi s’ajoutent encore, d’autre part, 45'800 emplois indirectement liés à cette activité. Il peut s’agir ici d’emplois dans divers domaines - comme l’administration de fonds, l’audit ou encore le conseil juridique - qui ont aussi un lien avec ce secteur d’activité.
Les asset managers suisses peuvent se profiler en particulier dans des domaines tels que l’immobilier, le private equity ou les placements durables.
d’actifs est toujours, à mon avis, un mauvais conseil.»
Les deux aspects sont importants. D’une part, il est évidemment essentiel pour une branche tournée vers l’exportation comme l’asset management de se conformer aux standards internationaux en la matière. Mais, d’autre part, la Suisse peut aussi aller plus loin que cela, en particulier en ce qui concerne la transparence et la mesurabilité dans le domaine des placements durables. Il est important de pouvoir mesurer quelle est la conséquence effective des investissements sur l’environnement et la société. L’important n’est pas seulement d’obtenir un label de conformité mais de pouvoir montrer quels objectifs ont été réellement atteints grâce aux placements durables.
Fixer des limites à telle ou telle catégorie d’actifs est toujours, à mon avis, un mauvais conseil. Je pense, par exemple, que beaucoup de caisses de pension en Suisse détiennent trop d’immobilier dans leur portefeuille et qu’elles devraient davantage diversifier leurs placements. Pour cela, il faut surtout que les personnes à la tête des institutions de prévoyance aient encore davantage de connaissance, qu’il y ait de manière générale plus de professionnalisme dans ce secteur, même si la situation s'est améliorée ces dernières années.
L’idée est que le public, et les médias également, puissent y trouver facilement des informations en rapport avec l’asset management, à l’exemple d’études sur la branche comme celle de l’IFZ publiée vendredi. Pour les acteurs de la branche eux-mêmes, le site doit aussi contribuer à favoriser les échanges entre les acteurs de la branche. Nous avons notamment mis sur pied une plateforme d’emplois en lien avec l’asset management.